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Biographie de Staline

La jeunesse de Staline

 

Joseph (Iossif) Vissarionovitch Djougachvili (en russe : Иосиф Виссарионович Джугашвили; en géorgien : იოსებ ბესარიონის ძე ჯუღაშვილი, Iosseb Bessarionis dze Djoughachvili), connu sous le nom de Joseph Staline (Иосиф Сталин), né à Gori le 18 décembre 1878 — officiellement le 21 décembre 1879 — et mort à Moscou le 5 mars 1953, est un révolutionnaire et homme d'État soviétique d'origine géorgienne. Il établit en Union soviétique un régime de dictature personnelle, période pendant laquelle les historiens lui attribuent, à des degrés divers, la responsabilité de la mort de 3 à plus de 20 millions de personnes.

 

0n ne peut passer de l’autre côté du miroir qu’avec l’aide des archives et grâce aux témoins qui ont échappé à l’emprise de la terreur et du culte de la personnalité du Petit Père des peuples. De fait, ses camarades de classe qui ont pu écrire sans contrainte, comme Joseph Iremachvili, brossent un portrait plus contrasté et nettement plus crédible du jeune Staline : s’il est bien décrit comme intelligent, poète à ses heures, doté d’une excellente mémoire et plutôt doué pour le chant, la logique et l’histoire, il apparaît aussi comme taciturne, dissimulateur, rusé, fourbe, arrogant, cynique, amoral, intrigant, vindicatif, arriviste, allergique à l’autorité, cruel envers les animaux, brutal et dominateur envers ses camarades, insolent et rebelle envers ses professeurs.
Mais il y a pire: en 1899, Staline, devenu membre d’un cercle révolutionnaire social-démocrate, cache dans les affaires personnelles de ses camarades des pamphlets subversifs, après quoi il les dénonce au recteur. Le dortoir est fouillé... et quarante- cinq séminaristes expulsés. Neuf ans plus tard, il s’en vantera auprès d’un compagnon de cellule, Semion Verechtchak, en lui expliquant que « les étudiants expulsés, ayant perdu le droit d’être prêtres, avaient pu ainsi devenir de bons révolutionnaires».

 

Staline, agent du Tsar

 

Carte d’identité de Staline

 

Stein, agent du NKVD découvrit un jour un dossier dans lequel le directeur adjoint de la police du tsar avait conservé des papiers confidentiels. En le feuilletant, Stein était tombé sur un questionnaire auquel était attachée une petite photo de Staline jeune. Il y avait là des rapports destinés au directeur adjoint, avec l'écriture du dictateur que Stein connaissait si bien. Ce n'était pas là le dossier de Staline le révolutionnaire, mais bien celui de Staline l'agent provocateur, qui avait travaillé avec zèle pour la police secrète du tsar.


Stein, effaré, se rend à Kiev et montre le dossier à son ancien supérieur du NKVD ukrainien qui en prend donc connaissance en même temps que son adjoint Katsnelson. «Il ne restait pas le moindre doute, poursuit ce dernier: Staline avait été pendant longtemps un agent de la police du tsar, et l'était même resté jusqu'au début de 1913. Il résidait à l'époque à Saint-Pétersbourg, et avait servi à plusieurs reprises d'agent de liaison entre Malinovski et Lénine.
Balitski et Katsnelson ont montré ces documents au général Iakir, commandant en chef des forces armées en Ukraine, ainsi qu'à Stanislav Kossior, membre du Politburo et homme fort de l'Ukraine. Iakir en a fait part au maréchal Toukhatchevski, commandant en chef de l'Armée rouge, qui en a informé le général Kork et le commissaire adjoint à la Défense Gamarnik. Au début de 1937, le cercle des initiés s'est encore élargi, et des copies de certains documents du dossier ont circulé parmi de nombreux généraux. Selon Katsnelson, tout cela les a décidés à préparer un coup d'Etat visant à débarrasser le pays de l'ancien agent provocateur.

 

Photo de Joseph Staline

 

Hélas ! Ces militaires ont manqué de discrétion, la police de Staline est omniprésente, et les conjurés sont arrêtés les uns après les autres. Lors de leur procès, il ne sera naturellement pas question du dossier sensible: on les accusera de conspiration avec l'Allemagne d'Hitler, en produisant tous les faux documents requis, et ils seront condamnés à mort et exécutés.
Pour faire bonne mesure, on supprimera aussi tous les participants à leurs procès, depuis les juges jusqu'aux témoins en passant par les enquêteurs du NKVD, qui auraient pu apercevoir certains documents ou recueillir quelques confidences... Enfin, Gamarnik se suicidera et Kossior sera discrètement liquidé, de même que Balitski, Katsnelson et tous les membres de leurs familles.

 

Pas de traces

Le magistrat en retraite Chekhovtsov a raison sur un point : Staline s'est arrangé pour ne laisser presque aucune trace écrite. Et les exécutants qui appliquaient ses instructions orales étaient ensuite liquidés, selon les méthodes de la mafia.
Mais il faut bien, parfois, écrire et l'on ne saurait tuer tout le monde. Ainsi, le général Volkogonof a retrouvé un officier du NKVD qui, un jour d'avril 1936, a emmené les vieux bolcheviks Kamenev (à côté de Lenine) et Zinoviev (dessous) chez Staline, au Kremlin.

 

 Lev Kamenev vieil ami de Lénine

 

 

 Grigori Zinoviev (1882-1936)

 

Membre du Parti en 1901, étudie à Berne (1902-1905), revient en Russie pour participer à la première révolution. Entre au CC en 1907 et devient le lieutenant de Lénine.

 Opposé à l'insurrection en 1917, il dirigera cependant le parti à Leningrad et deviendra président du Komintern.

 Forme en 1923 la troïka avec Staline et Kamenev. Rompt ensuite avec Staline et forme l'Opposition Unifiée avec Trotsky (1926).

 Il capitule en 1928 et sera fusillé en 1936 lors du premier procès de Moscou.

 

« Si vous avouez tout, leur déclara le secrétaire général, et surtout si vous avouez votre participation à l'activité clandestine organisée par Trotski, je vous sauverai la vie. Je tâcherai de vous la sauver puis d'obtenir votre libération. Réfléchissez, c'est nécessaire pour la cause. » Après un long silence, Zinoviev murmura : « Bien, nous sommes d'accord. » Deux mois après, Kamenev et lui étaient condamnés à mort au cours du premier « procès de Moscou » et fusillés.

 

Le suicide de sa femme

Dans ses souvenirs, le dernier survivant du complot des blouses blanches de 1953, Jacob Rapaport, signale deux faits troublants à propos du suicide de la femme de Staline, Nadejda AIIilouieva, le 9 décembre 1932, après une scène violente où elle aurait reproché à son mari les résultats catastrophiques de sa politique. D’une part, les docteurs Pletnev et Lénine, qui avaient refusé de signer un acte de décès mettant la mort de Nadejda Allilouieva sur le compte d’une appendicite, se retrouvèrent sur le banc des accusés lors du troisième « procès de Moscou », en 1938. D’autre part, lors de l’enterrement de la femme de Staline, les proches remarquèrent que ses cheveux étaient peignés de façon à retomber sur sa tempe gauche, masquant ainsi la blessure molle, alors qu’elle les coiffait habituellement sur le côté droit. Mais comment une droitière aurait-elle pu se fracasser la tempe gauche d’un coup de revolver ?

 

              Nadejda Allilouieva                        Nadejda Allilouieva et son fils

 

 

 

 

Nadejda Allilouieva exposé après sa mort           Joseph Staline

 

Son fils

La femme de son premier mariage était Catherine Svanidze, une Géorgienne qui priait Dieu pendant que son mari prêchait l'athéisme. II ne l'empêcha pas de pratiquer sa religion. D'après les Mémoires de ses amis, ce mariage fut heureux. En 1906, naquit un enfant mâle qui fut appelé Jacob. Au bout d'un an, Catherine mourut de tuberculose. Un camarade de jeunesse de Staline qui assista à l'enterrement écrivit que Staline, (l'humeur sombre, plaça sa main droite sur son coeur, et désignant le cercueil, dit :
 Cette créature a adouci mon coeur de pierre. Elle est morte et, avec elle, sont morts mes derniers sentiments chaleureux pour toutes les créatures humaines.

 

 Jacob le fils de Staline

 

 Jacob, le bébé orphelin, fut élevé par les parents de Catherine. Comme adolescent, il passa plusieurs années au Kremlin avec son père qui le battait lorsqu'il fumait. Plus tard, il vécut à part et préféra ne pas attirer l'attention sur sa parenté avec son père. A un certain moment, il travailla au chemin de fer, en Sibérie, et ce fut peut-être comme humble mécanicien de locomotive qu'il servit pendant la Seconde Guerre mondiale. Les nazis le firent prisonnier et il passe pour s'être suicidé dans un camp allemand.

 

 La mort de Jacob dans un camp allemand

 

Procès publique

Dans l'esprit de Staline, la terreur ne devait épargner aucun Soviétique, en fût-il l'un des organisateurs. Curieusement, et peut-être dans ce but, il ordonna que le troisième « procès de Moscou », en 1938, soit filmé à des fins de propagande : les accusés y sont pris de dos, la salle et le procureur Vychinski de face. On y voit ce dernier écumant, les yeux fuyants, la lèvre tremblante et manifestement en proie à la terreur. On raconte que Staline, dissimulé, observait la scène par une lucarne. Le film ne fut jamais projeté en public et repose aux archives de Krasnogorsk.

 

 

                         Le procureur Andrei Vychinski

 

Mort de Staline

Le samedi 28 février 1953 au soir, Beria, Malenkov, Boulganine et Khrouchtchev se rendent chez Staline, dans la villa de Kountsëvo. Après un long repas, vers quatre heures du matin, le 1er mars, les invités quittent leur hôte qui monte se coucher. Mais, contrairement à son habitude, le chef ne donne aucun signe de vie alors que midi a déjà sonné. Les heures s'écoulent et l'anxiété des gardes croît. Enfin, à six heures et demie du soir, la lumière s'allume dans le bureau et la salle à manger. Staline reste silencieux. Or, sans y être expressément invité, nul ne peut pénétrer dans son appartement où, par précaution, tous les rideaux sont coupés à la hauteur du genou. A onze heures du soir, l'intendant adjoint trouve un prétexte pour entrer : le courrier vient d’arriver du Kremlin. Il découvre alors Staline allongé sur son bras plié, conscient mais incapable de parler, et frigorifié. On prévient Malenkov, puis Beria qui appelle à minuit et demi en ordonnant : « Ne parlez de la maladie de Staline à personne et ne téléphonez à personne ! »

 

Staline malade peut avant sa mort

 

Quatre mois plus tôt, Staline avait fait arrêter les médecins chargés de le soigner pour monter la sinistre provocation des prétendus assassins en blouse blanche. Il avait même éloigné son secrétaire personnel, Poskrebychev, qui, aide-soignant de métier, s’occupait quotidiennement de lui auparavant. Il était seul. A trois heures du matin, le 2 mars, Beria et Malenkov arrivent en voiture et sans médecin. Beria trouve que Staline a l’air paisible. « Le camarade Staline est plongé dans un profond sommeil  Fiche-lui la paix », dit-il à l’intendant.
A sept heures et demie du matin, Khrouchtchev vient annoncer à la villa l’arrivée prochaine de médecins. Ceux-ci se présentent vers neuf heures et, les mains tremblantes, auscultent le patient qui est resté quatorze heures sans soins. Ils font une injection de camphre, appliquent des sangsues et pratiquent la respiration artificielle, sous les menaces de Beria qui ne cesse de les interpeller. Un spécialiste en réanimation, convoqué, ne reçoit pas la moindre directive. Rien d’étonnant si, dans la confusion régnante, personne n’a remarqué, semble-t-il, l’heure exacte de la mort de Staline — sans doute le 4 mars au soir. Il fallut aux héritiers politiques le temps de se concerter avant d’annoncer la triste nouvelle. Le 5 mars au soir, l’embaumeur officiel fut invité à se rendre dans un laboratoire près du Mausolée où le corps de Staline avait été transporté. Il venait à peine de succéder à l’embaumeur de Lénine, Sbardski, que Staline avait fait arrêter en 1952… pour espionnage.

 

 

Staline exposé dans le hall du Kremlin

 

Étrange faiblesse pour un homme que l’on décrit si rusé : liquider ses médecins à soixante-treize ans quand on souffre d’artériosclérose et d’hypertension ! Staline est mort de son excès de méfiance. C’était son dernier meurtre, le seul qui n’ait jamais été involontaire, le seul où l’assassin et la victime se sont enfin retrouvés.

 

La seconde mort de Staline

 

Le 20e congrès en Russie

 

Ce n'est que plusieurs semaines après la fin du Congrès, clos officiellement le 24 février, que le bruit commença à se répandre qu'une chose d'une importance capitale s'était passée dans les coulisses du congrès. On apprit que lors d'une séance secrète, tenue dans la nuit du 24 au 25 février, les invités étrangers au congrès étant exclus, Khrouchtchev avait présenté un rapport sensationnel sur le règne de Staline, sur les crimes de Staline. On sut par la suite que les révélations du chef du Parti avaient été écoutées dans un silence tendu à l'extrême, qu'à la fin de son discours, Khrouchtchev s'était effondré en larmes et qu'une vingtaine d'assistants avaient eu des crises de nerf ou s'étaient évanouis ! Ces révélations n'étaient pas destinées à être divulguées à l'extérieur.


Les secrétaires des comités du parti donnaient lecture du Rapport avec interdiction de prendre des notes. La même procédure fut suivie dans les pays satellites. C'est là qu'eurent lieu les premières fuites. En mai, un membre de l'ambassade française de Varsovie prit connaissance d'un résumé du Rapport et, grâce à lui, France-Soir

eut la primeur de l'information.
Peu après, la C.I.A. put se procurer moyennant 300 dollars, semble-t-il (jamais document d'une telle importance ne fut acheté à si bas prix, dira Khrouchtchev avec dépit) une copie presque complète du fameux Rapport. Après quelques hésitations sur l'opportunité de la divulgation, le Département d'État décida de rendre public le texte, le 4 juin 1956. Sa publication (dans le New York Times
du même jour et dans Le Monde le 6 juin) eut un retentissement mondial formidable. C'était comme une éclipse de soleil imprévue, la seconde mort de Staline, un coup terrible au prestige du communisme mondial. Les militants croyants attendaient de Moscou un démenti, une protestation. Mais le Kremlin se tut. Il fallut se rendre à l'évidence.

 

Khrouchtchev le remplaçant de Staline au pouvoir

 

L'évidence, c'était que Staline le Grand, le Glorieux, le Maître-d’œuvre de l'État soviétique, le Vainqueur de la Grande Guerre patriotique, l'Idole des communistes de tous les pays, avait été en même temps un tyran, responsable d'innombrables crimes judiciaires, de procès fabriqués, de tortures, de déportations, de l'internement et de la mort de millions d'innocents.
Pourtant, si le réquisitoire posthume de Khrouchtchev disait la vérité, il ne contenait pas toute la vérité. Dans son rapport, il passait presque entièrement sous silence les vagues de répression et les massacres d'avant 1934, la terreur commencée dès l'époque de Lénine et dont les victimes avaient été les intellectuels et les ouvriers non communistes ou trotskistes, les syndicalistes, les socialistes, des millions de paysans prétendument koulaks. Il fallut attendre Soljenitsyne pour dresser un inventaire plus complet de ces horreurs-là. Quant à Khrouchtchev, ce sont surtout les crimes judiciaires commis contre des membres fidèles du Parti, ils étaient aussi légion, qui avaient retenu son attention.


Sous la férule de Staline, dit-il encore, «des arrestations et déportations massives, des exécutions sans procès et sans instruction, créèrent des conditions d'insécurité, de peur, de désespoir ». Il ressortait du rapport de Khrouchtchev que Hitler et tous les dictateurs fascistes ensemble n'avaient pas exterminé autant de communistes que Staline. Pour ne citer que deux exemples donnés par lui : sur les 139 membres du comité central du Parti, élu par le XVII° congrès en 1934, 98, c'est-à-dire 70 % avaient été arrêtés et fusillés; et sur les 1966 délégués de ce même Congrès, 1 108 avaient subi un sort identique.


Enfin, Khrouchtchev révéla que Staline, vers la fin de sa vie, était retombé dans cette étrange manie de la persécution qui s'était déclarée chez lui entre 1934 et 1938. Il avait soupçonné non seulement ses médecins, mais aussi plusieurs de ses proches collaborateurs, Molotov, Boulganine, Mikoyan, de vouloir attenter à sa vie ou d'être des espions à la solde des Américains. Si Staline était resté à la barre quelques mois de plus, affirma Khrouchtchev, Molotov et Mikoyan n'auraient certainement pas pu prononcer des discours au XX" congrès... Staline avait eu de toute évidence le dessein d'en finir avec tous les membres de l'ancien Bureau politique.» 
 



08/09/2012
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