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Front de l'Est 2e partie

 

1941

 

Opération Barbarossa de l'été 1941

 

Avancées allemandes du 22 juin au 25 août 1941

 

Le 22 juin 1941, à 03h15 du matin, à la suite du mot de passe « Dortmund », plus de trois millions de soldats allemands, soutenus par l'artillerie et l'aviation et bientôt assistés par leurs alliés italiens, roumains et finlandais, débutent l’opération Barbarossa (en allemand : Unternehmen Barbarossa). Du côté soviétique la surprise est totale. Disposant d'une supériorité tactique incontestable, la Wehrmacht prévoit une attaque sur trois axes, du nord au sud avec :

Une poussée vers Léningrad, à travers les pays baltes, menée par les 16e et 18 e armée, ainsi que le 4e groupe blindé, regroupé dans le groupe d'armée nord commandé par le maréchal Wilhelm Ritter von Leeb et appuyé par la 1er flotte aérienne du général Alfred Keller.

L'attaque principale menée par le groupe d'armées Centre, commandé par le maréchal Fedor von Bock, et comprenant la 2e et la 4e armée, ainsi que les 2e et 3e groupes blindés, le tout étant soutenu par la 2e flotte aérienne du général Albert Kesselring. L'objectif de ce groupe est Moscou, mais grâce à sa position centrale, il doit appuyer les deux autres mouvements et s'attacher à anéantir le maximum d'unités soviétiques.

 

Le groupe d'armées Sud, commandé par le maréchal Gerd von Rundstedt et comprenant la 6e, la 11e et la 17e armée ainsi que le 1er groupe blindé, appuyé par 4e flotte aérienne du général Alexander Löhr. Il doit bénéficier de plus, dès leur entrée en guerre, de l'appui non négligeable des 3e et 4e armées roumaines. Il a pour objectifs premiers la ville de Kiev, le port d'Odessa, puis les grandes villes industrielles de Kharkov, Dniepropetrovsk et Donetsk. Ses objectifs finaux étant les ports de Sébastopol en Crimée, Rostov-sur-le-Don et la grande ville de Stalingrad, clé du contrôle de la Volga.

 

La campagne doit au final établir, avant l'hiver, une ligne de défense qui partant de Léningrad suivrait le cours de la Volga, jusqu’à son embouchure. D'ici là, l'Allemagne comptait sur une destruction complète de l'Armée rouge, car les effectifs engagés seraient incapable de mener les tâches d'occupation du pays conquis et la tenue de ce gigantesque front, long de plusieurs milliers de kilomètres.

L'attaque se passe très bien les premières semaines : les Panzers allemands encerclent dans de grandes poches les armées soviétiques, qui sont ensuite réduites par l'infanterie. Après la prise de Smolensk, la route vers Moscou semble ouverte pour le groupe d'armées Centre, qui n'est plus qu'à 400 km. Les généraux allemands plaident devant Adolf Hitler pour une avancée irrésistible vers Moscou, mais le Führer détournera le 2e Groupe de Panzers de l'Armée Centre pour prendre Kiev ; il explique que la Wehrmacht a besoin du grain ukrainien et de ses régions industrielles, mais il veut aussi écarter la possibilité d'une attaque sur le flanc de l'Armée Centre. Cette décision occupera les mois d'août et septembre pour être appliquée. La jonction du 2e Groupe de Panzers et du 1er Groupe de Panzers à Lokhvista le 14 septembre permet de capturer 665 000 soldats soviétiques et de prendre Kiev le 19 septembre.

 

Staline, après s'être isolé quelques jours pour réaliser ce qui se passe, décide de déplacer autant que possible toute l'industrie de guerre soviétique derrière l'Oural, pour l'éloigner de la ligne de front.

 

Opération Silberfuchs (Renard d'argent)

 

Plan original de l’opération Silberfuchs

 

En janvier 1941, l'officier allemand Erich Buschenhagen a été envoyé en Finlande pour discuter avec l'état-major finlandais d'un effort conjoint contre l'Union Soviétique.
Les Finlandais et les Allemands se mirent d'accord pour une attaque bilatérale découpée en trois phases. La première action, (l'opération Rentier) avait pour but d'occuper la région de Petsamo et ce grâce à deux divisions de troupes de montagnes commandées par le Generaloberst Eduard Dietl qui devaient, depuis leur stationnement de Norvège, attaquer Mourmansk.


Les deuxième et troisième étapes devaient être lancées à l'unisson. L'assaut plus au nord, (l'opération Platinfuchs) menée par des troupes de montagnes allemandes et aidées par le bataillon de garde-frontières finlandais d'Ivalo devaient frapper à l'est de Petsamo, puis attaquer, en longeant la côte de la mer de Barents, le port de Mourmansk.
L'assaut plus au sud, fut, nommé Polarfuchs. Le général de cavalerie allemand Hans Feige du corps d'armée XXXVI, aidé de deux unités de Panzers, devait attaquer plus à l'est depuis Kuusamo le long de la ligne Salla-Urinsalmo. Cette opération visait la capture de la ville de Kandalaksha, depuis la mer Blanche dans la région de la Carélie. Avec toujours pour objectif de maintenir au sud les troupes soviétiques qui auraient été envoyées vers Mourmansk et la péninsule de Kola pour briser l'encerclement de la ville.
L'opération Rentier fut un succès, tous les objectifs furent atteints.
Le 29 juin, Polarfuchs et Platinfuchs commencèrent. L'attaque de Platinfuchs se passa très mal dès le départ, l'approvisionnement s'avérant faillible dans les conditions climatiques du Grand Nord.


Polarfuchs fut également un échec et fut le clou sur la tombe de Silberfuchs.
Alors que le reste des lignes russes s'effondrait au Sud, cet échec met largement en relief le fait que les Allemands étaient très inférieurs face aux Soviétiques dans des conditions de climat froid et difficile, lors d'avances en terrain rugueux avec des lignes d'approvisionnement ralenties par le manque de routes praticables. Ces mêmes conditions présidèrent en novembre-décembre 1941 à la bataille de Moscou.

 

Objectif Moscou et Rostov : automne 1941

L’encerclement de Kiev et l'opération Typhoon

 

Après la prise de Kiev, Adolf Hitler et le commandement général constatent l’évidence : les objectifs de Barbarossa ne sont pas atteints. Trois mois ont passé, et l'Oural est à des milliers de kilomètres. Cet objectif est donc abandonné, car l'hiver approche. Hitler croit que pour briser la volonté des Russes la capitale doit être prise : ce sera l'opération Typhoon.
La Wehrmacht va attaquer sur deux axes pour s'emparer de la capitale soviétique ; le but final de l'offensive est de déborder celle-ci à la fois par le nord et le sud pour obtenir une capture facile. L'opération Typhoon débutera le 30 septembre 1941, avec la 2
e Armée de Panzers qui attaque sur la route vers Orel (capturé le 5 octobre). La 4e Armée de Panzers (qui appartenait au groupe d'Armée Nord et qui fut transférée à l'Armée Centre), et la 3e Armée de Panzers encercla dans deux poches des forces soviétiques à Vyazma et Bryansk. Le Groupe d'Armée Nord qui est aux portes de Leningrad tenta de couper l'approvisionnement par rail de la ville à Tikhvine à l'Est. C'est le début du blocus de Leningrad qui durera 900 jours. Au Nord, les forces finlandaises et allemandes sont repoussées de Mourmansk et n'iront pas plus loin que la rivière Litsa, où ils prennent position.

 

Le groupe d'armées Sud lui pousse vers le Dniepr jusqu'aux rives de la mer d'Azov, avançant à travers Kharkov, Koursk et Stalino. La 11e Armée entre en Crimée et prend le contrôle de la péninsule (à l'exception de Sébastopol, qui tiendra jusqu'au 3 juillet 1942). Le 21 novembre, les Allemands prennent Rostov-sur-le-Don, la porte d'entrée du Caucase. Cependant, les routes d'approvisionnement des allemands sont surétendues, et les défenseurs soviétiques contre-attaquèrent par le Nord, forçant les Allemands à abandonner la ville en se plaçant derrière la rivière Mius.
En plein milieu de l'opération Typhoon, le climat russe frappa. Durant la seconde moitié d'octobre tombèrent des pluies diluviennes, qui rendirent boueuses les seules routes russes praticables : les véhicules, les chevaux et les troupes allemands furent bloqués. Ensuite à 160 km de Moscou, les températures tombèrent rapidement et furent accompagnées de neige. Certes les véhicules purent reprendre route, mais les hommes et les chevaux commencèrent à geler sans habillement pour l'hiver. Le commandement allemand n'avait pas prévu une campagne qui durerait plus longtemps que quelques mois, et les officiers étaient dans leurs uniformes d'été. Enfin, en territoire russe l'écartement des rails était différent de celui qu'il y a en Allemagne, et l'approvisionnement en habillement et en équipement fut retardé.
Un dernier mouvement allemand le 15 novembre montre une tentative d'enveloppement de Moscou. Le 27 novembre la 4e Armée de Panzers arriva à 30 km du Kremlin, captura le dernier arrêt de tramways de la ligne de Moscou à Khimki, pendant que la 2e Armée de Panzers, tenta comme elle le put, de prendre Tula, la dernière ville soviétique sur le chemin vers Moscou. Après réunion à Orsha, entre le commandement général allemand, le général Halder, et les chefs des trois groupes d'Armées, décidèrent de continuer la poussée vers Moscou, estimant que c'était mieux de tenter la chance, comme argumentait le chef du groupe d'Armée Centre, le maréchal Fedor von Bock, plutôt que de s'arrêter et d'attendre que les Soviétiques se regroupent et renforcent leurs lignes.

 

Cependant, le 6 décembre il devint clair que la Wehrmacht était trop faible pour capturer Moscou et l'attaque stoppa. À partir de ce moment, le général Georgi Joukov entama une contre-offensive, employant des troupes fraîches et bien entraînées, les réserves de Sibérie transférées de l'Est, après avoir eu la garantie de la neutralité japonaise.

 

 

Contre-offensive soviétique des troupes sibériennes

 

La contre-offensive soviétique des armées sibériennes, 5 décembre 1941 jusqu'au 7 mai 1942

 

Le 5 décembre 1941, par des températures de –20 °C, les soldats soviétiques des armées de Sibérie, retirées du front de Mongolie par Joukov, qui sont bien équipés pour l'hiver et bien entraînés pour des combats dans ces conditions, contre-attaquent au nord et au sud de Moscou. (Ces troupes stationnaient dans le cas d'une attaque japonaise, mais l'espion Richard Sorge, indiqua à Staline que les Japonais préfèrent attaquer le Sud-Est Asiatique et le Pacifique) Les armées allemandes, déjà bloquées depuis quelques semaines, sont éventrées. Elles manquent d'équipement d'hiver. Les moteurs des chars et des avions gèlent et les soldats aussi. Pour les Allemands le spectre du général Hiver devient obsédant. De plus les troupes soviétiques jettent sur le front leurs nouveaux chars T-34 et avec le support des lance-roquettes Katyusha, tout en alignant des bataillons sur ski extrêmement bien préparés pour des conditions de guerre hivernale.

 

Pendant décembre et janvier les Russes continuent leur attaque sous des températures oscillant entre -20 et -50 degrés, libérant définitivement le secteur de Moscou et décimant une cinquantaine de divisions allemandes qui parviennent néanmoins à stabiliser le front en évitant de grands encerclements. Seules quelques divisions allemandes sont piégées dans la ville de Demiansk, Adolf Hitler ordonnant le ravitaillement par les airs.

 

1942

 

 

Offensives soviétiques sur toute l’étendue du front jusqu’en mai

 

Seconde offensive de Kharkov et encerclement allemand.

 

Les offensives sur le groupe d'Armée Centre stoppèrent, un premier temps le 7 janvier 1942, après avoir repoussé les armées allemandes gelées et épuisées de 100 à 250 km de Moscou.

Pourtant une seconde attaque fut organisée fin janvier sur le secteur qui rejoint l'armée Nord et Centre considéré comme un point faible, au niveau du lac Seliger et Rjev, pour exploiter la brèche. En concert avec l'avancée du sud-ouest de Moscou au niveau de Kalouga, le plan prévoyait de se rejoindre à Smolensk, mais les Allemands anticipèrent et réussirent à les maintenir à distance, ce qui aboutit au saillant de Rjev. Les Soviétiques organisèrent même un parachutage massif sur la ville de Dorogobouj pour supporter cette manœuvre, mais il fut un échec total et les parachutistes qui survécurent passèrent du côté des partisans.

 

La Wehrmacht subira pourtant son premier revers, sans être un véritable échec. Au Sud Staline a également lancé ses troupes vers l'offensive, notamment en Crimée, et à Rostov-sur-le-Don. Les Allemands se replieront de Rostov-sur-le-Don mais la 11e armée de Manstein maîtrisera la situation face au débarquement soviétique surprise de Crimée. Enfin, la seconde bataille de Kharkov se jouera du 12 mai au 28 mai 1942, où les Russes attaquèrent au niveau de la rivière Donets et à Izioum pour replier les Allemands vers la mer d'Azov. La bataille se terminera en faveur des Allemands, qui coupèrent les armées soviétiques de leurs arrières, et ensuite contre-attaquèrent.

 

Objectif Don, Caucase et Stalingrad : offensive d'été allemande

 

 

L'« opération Braunschweig », à partir du 23 juillet 1942 est prépondérante dans l'échec allemand. Alors qu'il était prévu lors de « Blau » qu'un fort groupement comprenant la 6e Armée et surtout la 4e Panzerarmee, couvertes sur le Don par l'ARMIR (Armata Italiana in Russia), les Hongrois et les Roumains, plus la 2e Armée à hauteur de Voronej devaient foncer dans la grande boucle du Don et le corridor Don-Volga, l'opération « Braunschweig » déroute la 4e Panzerarmee (en fait le XXXXVIII. Panzerkorps renforcé) vers le Caucase, en laissant à la seule 6e Armée (également renforcée) le soin de conquérir la grande boucle du Don et Stalingrad.

 

Ce changement a deux conséquences désastreuses :

la 6e Armée n'est plus assez forte pour opérer seule, de manière décisive, dans la grande boucle du Don. Cela implique un raidissement de la résistance soviétique face à l'affaiblissement des forces d'assaut allemandes du secteur, donc un ralentissement de la progression vers Stalingrad préjudiciable à sa conquête rapide.

la 4e Panzerarmee, en rejoignant la 1e Panzer armée et la 17e Armée dans leur progression vers le Caucase, provoque un effet inattendu et catastrophique : elle embouteille complètement les voies logistiques de la HeeresGruppe A et ralentit également la progression, sans même pouvoir entrer en ligne !

Ainsi, à la mi-août 1942, la 4e Panzer armée est réorientée vers le nord-est, vers Stalingrad. Trois semaines ont ainsi été perdues sans gain notable sur le front du Caucase et avec des effets négatifs dans la grande boucle du Don.

 

La bataille de Stalingrad et le général Hiver

 

 

Pendant que la 6e Armée et la 4e Armée de Panzers avancent dans Stalingrad, les armées soviétiques se sont regroupées des deux côtés de la ville, spécifiquement dans la boucle du Don que les Roumains ne sont pas parvenus à réduire, et c'est à partir de cet endroit qu'ils attaquèrent le 12 novembre 1942. Durant l'opération Uranus les deux fronts soviétiques frappèrent sur les armées roumaines et hongroises.

 

Les unités soviétiques attaquèrent sous le commandement du général Nikolaï Fiodorovitch Vatoutine. Elles étaient composées de trois armées complètes, la 1re de la Garde, le 5e Régiment de chars d'assauts et la 21e Armée, y compris un total de dix-huit divisions d'infanterie, de huit brigades de chars, de deux brigades motorisées, de six divisions de cavalerie et d'une brigade antichar. Les troupes roumaines ont continué à demander des renforts sans résultat. Trop écartée, dépassée en nombre et mal équipée, la 3e Armée roumaine, qui a tenu le flanc nord de la 6e armée allemande, a été brisée après une défense d'une journée quasi-miraculeuse.

 

Le 22 novembre, les deux pinces de la tenaille se rejoignirent à Kalatch, terminant l'encerclement de Stalingrad. Trois cent mille hommes de troupes de l'Axe furent pris au piège.

Les Soviétiques montèrent une offensive simultanée sur le secteur de Rjev durant l'opération Mars, qui elle avait pour ambition d'avancer vers Smolensk, mais fut un échec, en raison de l'anticipation allemande. Mars avait aussi pour objectif secondaire d'immobiliser l'Armée Centre dans la défensive, pour l'empêcher de consacrer des forces pour sauver les troupes bloquées à Stalingrad.

 

L'Armée du Caucase elle dans la panique la plus totale se regroupe pour tenter de secourir Stalingrad, mais l'offensive n'eut lieu qu'à partir du 12 décembre, et les Soviétiques eurent le temps de consolider leurs lignes défensives pour l'empêcher de rejoindre l'armée de Paulus bloquée à Stalingrad. De plus les Soviétiques attaquèrent à ce moment-là le secteur italien et l'armée qui voulait secourir Stalingrad dut stopper pour aider les Italiens. Enfin énormément d'avions de transport allemand qui ravitaillaient Stalingrad furent détruits ce qui rendit le ravitaillement de plus en plus difficile.

Les Russes montèrent également une petite offensive en direction de Rostov (nœud ferroviaire vital), ce qui mit en danger toute l'Armée du Caucase (Groupe d'Armée A), et Hitler décida le repli derrière le Don, ce qui scella le sort des troupes de Paulus à Stalingrad.

 

1943

 

 

Repli général allemand : l'Armée de Paulus se rend aux Soviétiques

 

 

Le 31 janvier 1943, les 90 000 survivants de la 6e Armée qui comprenait 300 000 soldats se rendent. Entre-temps la 2e Armée hongroise a également été écrasée. Les Soviétiques ont avancé depuis le Don de 500 km à l'ouest de Stalingrad, continuant à travers Koursk (prise le 8 février 1943) et Kharkov (prise le 16 février 1943). Afin de sauver la situation au Sud, les Allemands ont décidé d'abandonner le saillant de Rjev, libérant suffisamment de troupes pour riposter avec succès en Ukraine orientale. La contre-offensive de Manstein, soutenue par le SS Panzer Corps équipée de chars Tigre, débute le 20 février 1943, et fraye son chemin à travers Poltava jusqu’à reprendre Kharkov la troisième semaine de mars, avant que ne débutent ensuite les pluies et les boues du printemps. Un saillant important se forme, avec la ville de Koursk en son centre.

 

La bataille de Koursk : dernière tentative allemande

 

Après l'échec de Stalingrad, Adolf Hitler réattribua la planification pour la prochaine campagne d'été au commandement suprême de la Wehrmacht. Il redonna à Guderian un rôle majeur, cette fois-ci comme inspecteur des Panzers. Le débat est trop polarisé, même Adolf Hitler était très nerveux sur la perspective d'un enveloppement du saillant de Koursk. Les positions des Soviétiques se sont largement fortifiées avec des canons antichars, des mines antichars, des fils barbelés, des tranchées, soutenus par de l'artillerie et des mortiers. Cependant, si au moins un seul grand Blitzkrieg pouvait être organisé, il serait envisageable de signer un traité de paix avec les Soviétiques, pour pouvoir vaincre les alliés de l'Ouest. L'avance serait organisée dans le saillant d'Orel du Nord, et de Belgorod au Sud du saillant. Les deux pinces doivent converger vers l'Est de Koursk, et de ce fait restaurer les lignes du Groupe d'Armée Sud, au même point que l'hiver 1941-1942.

 

Bien que les Allemands savaient que les réserves de l'Armée rouge ont été saignées à blanc durant les étés de 1941 et 1942, les Soviétiques étaient toujours en train de se ré-équiper, simplement en recrutant parmi les régions libérées.

Sous la pression de ses généraux, Hitler acquiesça pour l'attaque sur Koursk, ne réalisant pas que les informations de l'Abwehr sur les positions Soviétiques étaient complètement erronées grâce au travail concerté de la Stavka, et du contre-espionnage de celle-ci. Avant que les Allemands ne démarrent leur offensive, les Soviétiques ont renforcé leurs lignes, et assemblé plus de canons antichars dans le saillant, qu'aucune autre armée n'a jamais fait auparavant, et depuis.

 

Au Nord, la 9e Armée dans sa totalité a été redéployée du saillant de Rjev jusqu'au saillant d'Orel, et son objectif était d'avancer de Maloarkhangelsk jusqu'à Koursk. Cependant, cette armée n'a même pas pu atteindre son premier objectif à Ol’khovatka, elle a seulement avancé de 8 kilomètres. Le fer de lance de l'avancée de la 9e Armée a en effet été stoppé par la présence de champs de mines. L'objectif de l'offensive fut ensuite redirigé vers Ponyri, à l'ouest de Ol’khovatka, elle ne put également percer les lignes de défensives, et en conséquence bascula vers une stratégie défensive.

 

 

L'offensive méridionale, dont le fer de lance fut la 4e Panzerarmee, dirigée par Hermann Hoth, eut un meilleur succès. Avançant des deux côtés du Donetz du Nord, dans un corridor très étroit, le 2e SS-Panzerkorps et la division Großdeutschland se frayèrent leur chemin au travers des champs de mines, et au travers de terrains surélevés en direction d’Oboïan. À cause d'une résistance farouche, l'offensive changea de direction d'est en ouest du front, et les chars avancèrent de 25 km avant de rencontrer les réserves de la 5e armée blindée de la garde soviétique, à l'extérieur de Prokhorovka. La bataille débuta le 12 juillet, avec environ 1 000 chars dans la bataille. Après la guerre, la bataille de Prokhorovka fut idéalisée par les historiens soviétiques, comme la plus grande bataille de l’histoire. Cette bataille fut en effet un succès soviétique au niveau défensif, bien que très cher payé.

 

 

 

Automne et Hiver 1943 : le front russe affaibli à cause du débarquement en Italie

 

 

L'année précédente a été une bonne année pour l'Armée rouge, les Allemands ont raté la bataille de Koursk et se sont repliés. Des trois armées allemandes présentes au front de l'Est, seule l'armée Nord n'a pas reculé et enserre Leningrad depuis deux ans et demi.

 

La supériorité numérique soviétique se fait de plus en plus sentir, l'URSS alignant en début d'année environ 6 millions de soldats contre les 2,8 millions d'hommes de la Wehrmacht (2,5 millions en Europe de l'Ouest) et 10 000 avions de l'armée de l'air soviétique contre les 2 000 appareils de la Luftwaffe sur ce front.

 

Opération Bagration

 

Opération Bagration

 

L’opération Bagration est, pendant la Seconde Guerre mondiale, le nom de l'offensive générale soviétique visant à nettoyer de toute présence militaire allemande la République socialiste soviétique biélorusse. Elle eut comme conséquence non seulement la défaite et la destruction du groupe d'armées Centre, mais constitua probablement la plus grande défaite de la Wehrmacht pendant la guerre. L'opération fut baptisée du nom du général russe du XVIIIe siècle-XIXe siècle Pierre de Bagration, mort à la bataille de la Moskova.

Hitler a sans doute été la cause principale de cette défaite, après la bataille de Normandie, il ordonne à l'armée Centre de ne pas reculer, et de se battre jusqu'au dernier obus, quitte à sacrifier l'armée entière. Adolf Hitler argumenta que c'était pour gagner du temps et empêcher les Soviétiques de continuer leur offensive, en laissant de côté des divisions pour maintenir l'encerclement. Selon lui, c'était le temps nécessaire pour refouler le débarquement de Normandie. Ce fut la plus grande opération militaire de l'année 1944.

 

Le front de l’Est en 1944

 

Un canon antichar soviétique

 

Le 23 juin 1944, les Soviétiques ont déclenché leur offensive d’été. Leur tâche a été facilitée par la persistance d’Adolf Hitler à imposer une défense rigide plutôt qu’élastique. Les trois mois de pause avaient permis aux Soviétiques d’effectuer des préparatifs sur toute la longueur du front, entre les Carpates et la mer Baltique. En particulier, ils avaient réparé les communications ferroviaires à l’arrière de leur vaste saillant polonais.

Entre la mer Baltique et les marais du Pripet, les forces soviétiques avaient été réorganisées et renforcées. Elles comprenaient désormais 7 groupes d’armées -ou « fronts ». Les quatre fronts qui ont participé à l’offensive réunissaient quelque 166 divisions.

 

 

Des soldats soviétiques traversent une rivière sous la protection d’un écran de fumée

 

Le front de Russie Blanche

L’offensive soviétique s’est déclenchée en Russie Blanche, au Nord des marais du Pripet, à un endroit où les Allemands étaient encore solidement installés sur le territoire soviétique. La partie principale du secteur Nord allemand avait résisté à toutes les attaques de l’automne et de l’hiver précédents, mais les Soviétiques avaient réussi à y enfoncer deux « coins » près de Vitebsk et de Jlobine. Ces deux positions de départ permettaient d’effectuer une action en levier. De plus, une fois l’ennemi en retraite, il serait possible d’exercer une plus forte pression sur ses arrières à partir du saillant de Kovel. Dans ce saillant, les troupes soviétiques se trouvaient à l’extrémité occidentale de la ceinture de marécages qui séparait en deux les armées allemandes.

 

 

Des soldats soviétiques à Vitebsk

 

Le poids de l’offensive soviétique s’est abattu sur le Groupe d’armées Centre des Allemands. L’offensive d’hiver soviétique n’avait pas réussi à percer les défenses du secteur, mais il s’en était fallu de peu. Les Allemands auraient souhaité se replier sur la ligne de la Bérézina, 145 kilomètres en arrière du front, mais Adolf Hitler n’a rien voulu entendre. Sur le flanc Nord, Vitebsk a été prise en tenailles. La ville est tombée le 4ème jour et une grande brèche a été ouverte dans le front de la 3ème armée de Panzer. Cette brèche a ouvert le chemin à une avance vers le Sud coupant la route Moscou-Minsk et menaçant les arrières de la 4ème armée allemande. Ce danger a été aggravé par une offensive soviétique sur l’autre flanc, au Nord des marais du Pripet. Là, après avoir percé le front allemand près de Jlobine -qui est également tombée le 4ème jour-, les Soviétiques ont traversé la Bérézina et contourné Bobruisk. Le 2 juillet 1944, leurs éléments mobiles atteignaient Stowbtsy, 65 kilomètres à l’Ouest de Minsk, coupant la route et la voie ferrée menant à Varsovie. Le 3 juillet, les Soviétiques faisaient leur entrée à Minsk.

 

 

Un blindé soviétique à Minsk

 

L’exploitation de plus en plus habile de l’espace par les Soviétiques a déjoué toutes les tentatives allemandes pour enrayer cette avance foudroyante qui, depuis la percée, avait progressé de près de 250 kilomètres en une semaine. La valeur du matériel américain livré à l’URSS se remarquait à la quantité importante d’infanterie motorisée qui avançait immédiatement derrière les tanks, les appuyant de près.

 

Énormes pertes allemandes

Les forces allemandes étaient menacées d’encerclement par une vaste manœuvre en tenailles. Seule une partie des troupes a réussi à s’échapper. Les Soviétiques ont fait 30000 prisonniers allemands au Nord, 24000 au Sud, et 100000 soldats allemands étaient encerclés dans Minsk. Seule une partie d’entre eux a réussi à s’échapper. Le Groupe d’armées Centre était virtuellement détruit et le total des pertes allemandes dépassait 200000 hommes.

 

Ces soldats allemands capturés déposent leurs armes

 

 

Des prisonniers de guerre allemands traversent Leningrad

 

A l’Ouest de Minsk, les Allemands en retraite ont opposé une résistance momentanée, mais il n’y avait aucune ligne de défense naturelle. Les Allemands étaient trop peu nombreux pour couvrir tout l’espace qui s’élargissait au fur et à mesure que la pénétration soviétique devenait plus profonde. Les Soviétiques avaient toujours assez d’espace pour s’infiltrer et contourner les villes auxquelles les Allemands s’accrochaient. Vilna a été atteinte le 9 juillet 1944 et a capitulé le 13 juillet, après que les forces mobiles soviétiques aient dépassé la ville de chaque côté.

 

 

Des Panzergrenadier SS près d’un tank T-34 détruit

 

L’invasion soviétique s’étend en Pologne

 

A la mi-juillet 1944, l’Armée rouge avait non seulement expulsé les Allemands de Biélorussie, mais occupé la moitié Nord-Est de la Pologne. Ses éléments les plus avancés avaient pénétré profondément en Lituanie et n’étaient pas loin de la frontière de Prusse-Orientale. A cet endroit, les Soviétiques étaient à plus de 300 kilomètres en arrière du flanc du Groupe d’armées Nord allemand qui défendait encore l’entrée des États baltes. Il semblait donc qu’une double barrière allait être établie à l’arrière de ce Groupe d’armées Nord, avant que les Allemands puissent se replier. Cette situation s’est aggravée par l’extension de l’offensive soviétique vers le Nord, dans le secteur de Pskov.

  

Au même moment, la tension à laquelle étaient soumises les forces allemandes dans leur ensemble s’est considérablement aggravée. Le 14 juillet 1944, les Soviétiques ont déclenché leur offensive au Sud des marais du Pripet, entre Ternopol et Kovel. Cette offensive s’est déroulée selon deux axes. A droite, l’offensive soviétique traversait le Boug, en direction de Lublin et de la Vistule. A gauche, l’offensive soviétique traversait les lignes allemandes près de Luck et contournait Lvov par le Nord. Cette ville est tombée le 27 juillet 1944, date à laquelle l’avant-garde soviétique avait déjà traversé la San, 110 kilomètres plus à l’Ouest.

 

 

Des soldats soviétiques à Lvov

 

Ce même 27 juillet 1944, les Soviétiques prenaient Stanislav, dans les contreforts des Carpates ; Bialystok, dans le Nord de la Pologne ; Dvinsk, en Lettonie ; et l’embranchement ferroviaire de Šiauliai, sur la ligne menant de Riga en Prusse-Orientale. Cette dernière victoire menaçait d’être fatale aux forces allemandes du Nord.

Mais l’avance centrale des Soviétiques était encore plus dangereuse pour les Allemands. Le 24 juillet 1944, les Soviétiques avaient fait irruption à Lublin. Le 26 juillet, plusieurs colonnes soviétiques atteignaient la Vistule, pendant que d’autres obliquaient vers Varsovie. Le 27 juillet, les Allemands ont abandonné Brest-Litovsk, contournée par une colonne soviétique qui avait atteint Siedlce, 80 kilomètres plus à l’Ouest. Là, les Allemands ont forcé les Soviétiques à marquer momentanément le pas. De même, la résistance allemande s’est durcie sur la Vistule. Dans la nuit du 29 juillet, les Soviétiques ont conquis cinq points de traversée, mais ils en ont perdu quatre le lendemain matin.

Mais, le 31 juillet 1944, un mouvement tournant soviétique chassait les Allemands de Siedlce, tandis qu’une colonne blindée atteignait les faubourgs de Praga, dans la banlieue de Varsovie, sur la rive Est de la Vistule.

 

Pour les Allemands, ce fut un moment de crise généralisée. A l’Ouest, le front de Normandie s’effondrait et les tanks du général Patton s’engouffraient dans la brèche d’Avranches. Le 20 juillet 1944 avait eu lieu l’attentat manqué contre Adolf Hitler et la crainte des représailles semait la confusion et la paralysie dans plus d’un quartier général, en raison du nombre de généraux impliqués dans le complot ou soupçonnés d’en avoir fait partie.

 

 

Des canons automoteur Hummel

 

Le début de l’insurrection de Varsovie

Le 1er août 1944, les troupes allemandes ont commencé de franchir les ponts, pour se replier dans Varsovie, et les chefs des mouvements clandestins polonais ont été encouragés à donner le signal du soulèvement. A la tombée de la nuit, la plus grande partie de la ville était aux mains des habitants révoltés.

 

Des partisans à Varsovie

 

 

L’armée soviétique atteint la Prusse-Orientale

 

Ce même 1er août 1944, des événements spectaculaires se sont déroulés près de la mer Baltique. Après avoir avancé de 80 kilomètres dans la nuit, une colonne blindée soviétique s’est emparée de l’embranchement ferroviaire de Toukkroums, sur le golfe de Riga, coupant ainsi le couloir d’évasion du Groupe d’armées Nord allemand. Kaunas, la capitale de la Lituanie, a été occupée, tandis que des éléments avancés soviétiques arrivaient à proximité de la frontière de Prusse-Orientale, aux environs de la trouée d’Insterburg.

 

Les Allemands écrasent l’insurrection de Varsovie

 

Le 2 août 1944, les Soviétiques ont établi une nouvelle et vaste tête de pont sur la Vistule, près de Baranov, 200 kilomètres au Sud de Varsovie, en amont de l’endroit où le San se jette dans la Vistule.

 

Au moment précis où les insurgés de Varsovie s’attendaient à voir les Soviétiques traverser la Vistule pour venir à leur aide, le bruit de la canonnade s’est estompé dans le lointain. Le 10 août 1944, l’artillerie et l’aviation allemande ont massivement bombardé Varsovie, tandis que les troupes commençaient la reconquête de la Ville. Les forces clandestines se sont battues avec courage à l’intérieur de Varsovie, mais elles ont bientôt été isolées dans trois petits secteurs, sans qu’aucune aide soviétique leur parvienne depuis l’autre côté de la Vistule. De plus, les Soviétiques ont refusé d’autoriser des bombardiers américains venus d’Europe occidentale à se poser sur des aérodromes russes après avoir largué du ravitaillement aux Polonais de Varsovie. Des pilotes britanniques et polonais ont effectué des missions de ravitaillement, aller et retour à partir de l’Italie, mais à de telles distances leurs efforts ne pouvaient guère changer l’issue des combats.

 

 

Bombardement allemand sur Varsovie

 

Coup d’arrêt général à la progression des armées soviétiques

Le fait est qu’à cette époque la progression des Soviétiques a dû marquer un temps d’arrêt en un nombre considérable d’endroits. Devant Varsovie, 3 divisions de Panzer SS arrivées le 29 juillet 1944 ont lancé une contre-attaque à partir du flanc Nord et contraint les Soviétiques de se replier. Au même moment, une tentative des Soviétiques pour avancer depuis les têtes de pont sur la Vistule a été tenue en échec à l’aide de quelques renforts arrivés d’Allemagne.

A la fin de la première semaine d’août 1944, la progression soviétique était enrayée partout, à l’exception des contreforts des Carpates et de la Lituanie, où elle s’était ralentie. Après avoir avancé de 750 kilomètres en cinq semaines, les Soviétiques étaient victimes des conséquences de la longueur excessive de leurs lignes de communications. Ils devaient rester encore près de six mois sur la Vistule, avant d’être prêts à lancer une autre offensive massive.

 

La deuxième semaine d’août 1944 a été marquée par de rudes combats en de nombreux points, les Allemands contre-attaquant vigoureusement et les Soviétiques cherchant de nouvelles ouvertures, mais aucun des deux camps n’a pu remporter d’avantage notable. Le front de la Vistule s’est stabilisé.

A la frontière de Prusse-Orientale, une division de Panzer a chassé les Soviétiques du centre routier de Vilkaviškis.

A la fin du mois d’août 1944, cette même division de Panzer a réussi à s’avancer de Tauroggen jusqu’à Toukkroums, sur le golfe de Riga, dégageant à nouveau la ligne de retraite du Groupe d’armées Nord.

Les résultats obtenus par une aussi petite force blindée illustrent bien le caractère fluide de la situation et montrent à quel point la capacité des Soviétiques à consolider leurs gains territoriaux étaient limitée par leurs difficultés de ravitaillement. Dans de telles conditions, des petites formations blindées avaient un poids bien plus considérable que des masses d’infanterie, et le cours de la campagne était déterminé par la faculté de l’un ou l’autre camp de faire intervenir l’une de ces formations aux points critiques.

 

 

Un chasseur de chars allemand Nashorn

 

La Roumanie change de camp et la Bulgarie entre en guerre contre l’Allemagne

Une nouvelle menace est apparue avec une offensive soviétique sur le front de Roumanie. Le 20 août 1944, l’Armée Rouge a attaqué en direction de Galatz, menaçant le flanc et les arrières du vaste saillant que les Allemands occupaient encore en Bessarabie méridionale. Ce saillant a été attaqué plus directement à partir du cours inférieur du Dniestr. Peu à peu, les Allemands ont été contraints de lâcher pied. Le 23 août, la radio roumaine a annoncé que la Roumanie -jusqu’alors alliée de l’Allemagne- avait changé de camp. Profitant de la confusion générale, le 27 août les Soviétiques ont fait irruption à Galatz. Le 30 août, ils ont occupé les gisements pétrolifères de Ploesti. Le 31 août, ils entraient dans Bucarest. Les tanks soviétiques avaient couvert 400 kilomètres en douze jours. Au cours des six jours suivants, les tanks soviétiques ont parcouru plus de 300 kilomètres supplémentaires, pour atteindre la frontière Yougoslave sur le Danube, à Tournou-Severine. Une grande partie des forces allemandes a été encerclée dans le saillant de Bessarabie ou capturée en route. Les Allemands avaient perdu 20 divisions. C’était une défaite aussi désastreuse que Stalingrad. Envahie à son tour par l’Armée Rouge, la Bulgarie n’a pas opposé de résistance et a, au contraire, déclaré la guerre à l’Allemagne.

 

La route était libre pour permettre à l’Armée Rouge d’exploiter le plus vaste flanc découvert jamais vu au cours d’une guerre moderne. Cette manœuvre tournante était surtout un problème de logistique dominé par les facteurs de mouvement et de ravitaillement, plutôt que par l’opposition de l’ennemi. Les Allemands avaient perdu plus de 100000 prisonniers en Roumanie, et ils n’avaient aucun espoir de les remplacer, en raison de la situation désespérée du front Ouest où, à la fin de septembre 1944, les alliés avaient fait plus d’un demi-million de prisonniers sur leurs différents fronts.

 

 

Des soldats soviétiques en Roumanie

 

Libération de la Yougoslavie

A l’automne 1944, les armées de l’aile gauche soviétique ont commencé à avancer vers la Yougoslavie et la Hongrie. Tout ce que les Allemands pouvaient faire était de freiner ce mouvement en s’accrochant aussi longtemps que possible aux divers centres de communications successifs, puis en détruisant les communications lorsqu’ils étaient contraints de se replier.

Une formation mécanisée soviétique, contournant le flanc Sud des montagnes de Transylvanie, a occupé Temesoara le 19 septembre et Arad le 22 septembre 1944. Cette position plaçait les Soviétiques en travers de certaines des routes partant de Belgrade vers le Nord et les amenait à proximité de la frontière méridionale de la Hongrie, à environ 150 kilomètres de Budapest. Mais l’exploitation de cette avance a dû attendre jusqu’à ce que des forces plus importantes aient été accumulées dans ce secteur.

Le 11 octobre 1944, les Allemands étaient chassés de Cluj, la capitale de la Transylvanie. Mais des éléments soviétiques étaient déjà 270 kilomètres plus à l’Ouest, et à moins de 100 kilomètres de Budapest.

La semaine suivante, l’Armée Rouge a fait irruption à travers les cols des Carpates, entre le col des Tartars et celui de Lupkov, qui était défendu par une armée hongroise. De là, les Soviétiques sont descendus en Ruthénie, puis ils ont obliqué vers l’Ouest pour entrer en Slovaquie. Au cours de la même semaine, la capitale yougoslave était libérée par les Soviétiques aidés des partisans de Tito. Après avoir vigoureusement combattu, la garnison allemande de Belgrade en a été chassée le 20 octobre 1944.

 

 

Les troupes soviétiques défilent à Belgrade

 

Les Allemands évacuent la Grèce

C’est seulement dans la première semaine de novembre 1944 que les forces allemandes de Grèce ont quitté ce pays pour tenter de se lancer dans une retraite à travers 1000 kilomètres de pays hostile.

 

Le siège de Budapest

Le 30 octobre 1944, ayant réuni plus de 64 divisions -y compris des Roumains-, les Soviétiques ont lancé une puissante offensive contre Budapest. Mais cette ville, défendue avec acharnement, s’est révélée être un obstacle de taille. A la fin du mois de novembre, les Soviétiques étaient toujours bloqués dans les faubourgs. Les Allemands devaient défendre Budapest jusqu’à la mi-février 1945.

 

 Un Königtiger à Budapest

 

La Finlande déclare la guerre à l’Allemagne

Sur la Baltique, la campagne d’automne a commencé par un effondrement allemand et s’est terminée par un coup d’arrêt. Les Finlandais ont demandé l’armistice aux Soviétiques et ont déclaré la guerre à l’Allemagne. La capitulation finlandaise a ouvert la voie à une offensive massive des Soviétiques contre le Groupe d’armées Nord allemand, contraint de se replier de 300 kilomètres en une semaine, jusqu’à Riga. Le 13 octobre 1944, les Allemands abandonnaient Riga et se repliaient en Courlande, dans le Nord-Ouest de la Lettonie. Arrivés là, les Allemands ont opposé une résistance prolongée.

 

 

Un Tiger en Courlande

 

Offensive soviétique contre la Prusse-Orientale

A la mi-octobre 1944, près avoir nettoyé leur flanc balte, les Soviétiques ont lancé une offensive contre la Prusse-Orientale. Une grande bataille de tanks a eu lieu près de Gumbinnen. Mais, avant la fin du mois, l’offensive soviétique s’était enlisée.

Le ressaisissement étonnant des Allemands, à l’Est, à l’Ouest et au centre de l’Europe était la preuve flagrante de l’effet combiné de la contraction de leur front et de l’allongement des lignes de communications des attaquants.

 

 

Un canon automoteur allemand Wespe

 

1945

 

 

Fin de la guerre et prise de la Tchécoslovaquie sans véritable résistance

 

Le commandant en chef de l'Armée rouge, le maréchal Joukov, sir Bernard Montgomery, le maréchal Sokolovski et le général K. Rokossovki à la porte de Brandebourg à Berlin le 12 juillet 1945.

 

Déroulement général

Le conflit éclata, le 22 juin 1941, lorsque l'Allemagne nazie attaqua le territoire de l'Union soviétique sur la quasi-totalité de sa frontière occidentale en Russie d'Europe, au cours de l'opération Barbarossa. Le début de la campagne fut un désastre pour l'Armée rouge, elle y subit des pertes colossales et dut reculer loin à l'intérieur du pays, mais des erreurs de jugements de l'OKW et l'entrée en guerre des États-Unis permirent à l'Union soviétique d'échapper à l'anéantissement, ce qui constituait le premier échec pour la Wehrmacht réputée invincible. Elle fut même en position de contre-attaquer, à partir de décembre, empêchant la capture de la capitale soviétique et repoussant les Allemands de plusieurs centaines de kilomètres, au cours de la bataille de Moscou et d'autres opérations successives, jusqu'en avril 1942. Une dernière poussée soviétique fut écrasée à Kharkov, laissant les deux adversaires exsangues.

 

Grâce à de nouveaux renforts, la Wehrmacht put reprendre l'offensive pendant l'été 1942, avec des objectifs limités et d'ordre économique, visant les riches régions industrielles de l'Ukraine orientale et pétrolières du Caucase. Leur défaite dans la ville même, coïncidant avec des revers pour l'Axe, comme El Alamein en Afrique et Midway dans le Pacifique, marqua le tournant de la guerre. Néanmoins, l'avancée soviétique fut stoppée lors de la seconde bataille de Kharkov, en mai 1942, et les deux camps marquèrent une pause.

 

 

 

 

Le début de la fin et la retraite

La bataille de Stalingrad fut un tournant important, car elle fut la première défaite de l'Allemagne nazie, avec ses 100 000 soldats de l'Axe pris au piège.

Les Allemands tentèrent de reprendre l'initiative au cours de l'opération Zitadell, contre le saillant de Koursk, mais leur offensive fut rapidement brisée, avec de fortes pertes de part et d'autres. Ce dernier échec allemand, marqua le début d'une suite ininterrompue d'offensives soviétiques, qui les mena jusqu’à Berlin.

On estime que les Allemands ont fait mourir de faim plus de 3 millions de prisonniers de guerres soviétiques.

 

Coûts humains

Le coût humain est estimé à 30 millions de morts, sans compter les disparus, les blessés, les mutilés, les viols et autres méfaits qui ravagèrent la zone de guerre.

Ce chiffre correspond à plus de 21 000 morts par jour en moyenne, sur presque quatre ans de guerre.

 

Belligérants

Au début du conflit, l'Union soviétique, isolée, ne put compter que sur ses propres ressources, malgré une alliance assez informelle qui la liait au Royaume-Uni, puis aux États-Unis après leur entrée en guerre. Ceux-ci lui apportèrent néanmoins une aide économique vitale, au titre de la loi de prêts-bails, qui commença à parvenir à l'Armée rouge, dès la fin de 1941. Par contre, l'engagement de troupes alliées sur le front fut anecdotique, seul le groupe de chasse Normandie-Niemen et quelques escadrons de chasse britanniques furent engagés aux côtés des Soviétiques. Ces derniers eurent cependant un appoint humain non négligeable, par la formation de la première puis la seconde armée polonaise, à partir des prisonniers de 1939. Par la suite, la Tchécoslovaquie, la Roumanie et la Bulgarie, après leur reddition se joignirent à la lutte du côté soviétique.

 

L'Allemagne nazie pouvait, elle, compter sur l'appui de plusieurs alliés pour cette lutte, sur son flanc nord, la Finlande battue pendant l'hiver 1940, reprit les hostilités contre l'Union soviétique, étendant le front jusqu’à Mourmansk et permettant à l'Allemagne de menacer directement Leningrad. Au sud, le Royaume de Roumanie s'engagea dans la lutte pour récupérer la Bessarabie annexée par Moscou en 1940, permettant d'attaquer en direction d'Odessa. De plus, de nombreux États satellites de l'Allemagne en Europe fournirent des contingents pour la lutte contre le bolchévisme, de façon officielle comme le Hongrie, l'Italie fasciste (la 8e Armée italienne) et la République slovaque, ou par des unités de volontaires comme l'Espagne franquiste (la division Azul fut engagée officiellement par le régime franquiste, mais suite au retrait de celle-ci, des Espagnols restés sur place formèrent la Légion Azul, celle-ci uniquement composée de volontaires). La Légion des volontaires français n'avait pas de lien officiel avec le régime de Vichy en France, bien qu'ayant reçu un message de soutien du Maréchal Pétain. Ses membres furent ensuite incorporés à la division SS Charlemagne. Des collaborateurs belges rejoignirent la division SS Wallonie.

 

Combattants étrangers aux côtés des Allemands

Certaines des nationalités composant l'Union soviétique et persécutées par Staline ou son administration, résolument pro-russe, en vinrent à s'allier avec les Allemands dans leur combat (notamment les Ukrainiens, très hostiles au régime depuis la famine génocidaire de 1932-1933) même si l'idéologie nazie considérait la plupart de ces peuples comme inférieurs. Ainsi il a été possible de voir dans la Wehrmacht et même dans les Waffen-SS, des unités composées de Slaves issus de peuples constituant l'Union soviétique : Ukrainiens, Baltes, Tatars, Cosaques.



09/09/2012
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